Traversée des îles Cook aux îles Fidji : 13 jours de navigation au large dans l’océan Pacifique sud
À la suite de notre escale manquée aux îles Cook, nous avons continué notre route vers l’ouest. Pour rejoindre les îles Fidji, nous avons navigué près de deux semaines et parcouru 1321 milles dans des conditions très agréables.
Point de vue sur l’océan Pacifique sud ©Julie Leveugle
En quête de vent et de soleil
Les premiers jours, nous sommes remontés nord jusqu’au niveau du 17ème parallèle Sud. Nous espérions retrouver du vent et un peu de soleil, car depuis que nous étions passés au sud du cercle imaginaire, nous n’avions plus ni l’un ni l’autre !
L’itinéraire prévu consistait ensuite à faire route plein ouest, passer sous les îles Samoa américaines, traverser l’archipel des îles Tonga puis entrer sur le territoire des îles Fidji.
Itinéraire des îles Cook aux îles Fidji ©Julie Leveugle
Les premiers jours, il y avait pétole. Nous avancions moins vite que nous l’aurions fait à pied et le bateau roulait comme une coquille de noix au milieu de l’océan. 0,3 nœuds de vitesse seulement sous Grand-Voile et grand génois ! Chaque matin, nous retrouvions tout de même de nombreux poissons volants venus s’écraser sur le pont.
Moments de vie à bord ©Julie Leveugle
Nous avons longtemps attendu que le vent revienne. Et puis le 3ème jour, nous sommes repassés au-dessus du 17ème parallèle et les conditions sont devenues meilleures. Le soleil a fait son apparition et avec lui un vent d’est bien établi de 10 à 15 nœuds.
Navigation confortable et pêche en des profondeurs abyssales
Le vent nous a bien aidés les jours suivants. Le régulateur d’allure a pris le relais et nous nous sommes contentés d’un empannage toutes les 48 à 72 heures.
Par 8 000 mètres de fond, le bateau surfait sur les vagues et nous avons atteint les 7,5 nœuds. Grâce à cette meilleure allure, nous avons pêché une bonite !
Pêche d’une bonite ©Julie Leveugle
Le 4ème jour, un poisson sûrement beaucoup trop gros a mordu à l’hameçon. Il a déroulé les 50 mètres de fil de pêche du moulinet avant de casser le porte-canne et d’embarquer le tout avec lui. Mais il nous restait encore la traîne : avec elle, le 5ème jour, nous avons remonté un beau thazard que nous avons mangé bouilli, poêlé ou en rillettes pendant plusieurs repas !
Pêche et découpe d’un thazard ©Julie Leveugle
Rencontre avec le seul voilier croisé de la traversée
Au 8ème jour de mer, à peu près à mi-parcours, nous avons été rattrapés par un voilier – le seul aperçu de toute la traversée. Le bateau était très toilé et avançait vite, nous nous sommes empressés d’appeler l’équipage à la VHF pour discuter un peu. L’équipage faisait le choix d’un itinéraire différent du nôtre, passant au nord d’un récif alors que nous passions au sud.
Bref passage près de côtes
Au 9ème jour, nous avons aperçu la terre ! Au large des deux îles tongiennes de Tafahi et Niuatoputapu, nous avons allumé la radio dans l’espoir de capter quelque chose, mais n’avons reçu aucune station. Et puis la terre a disparu et nous avons replongé dans le bleu de l’océan…
Passage au large d’îles tongiennes
Réglage des montres avant la terre
La fin de la traversée est arrivée bien vite. Depuis les îles Cook, nous avions déjà changé d’heure deux fois pour nous accorder avec le soleil… Le 12ème jour, nous sommes entrés dans les eaux fidjiennes. Nous avons passé la ligne de changement de date, quitté les longitudes Ouest pour les longitudes Est !
À l’approche des côtes, nous avons redoublé de vigilance vis-à-vis des autres bateaux. Nous avons longtemps longé l’île de Vanua Levu, puis nous sommes laissé dériver toute la nuit.
Au matin du 13ème jour, nous arrivions à Savusavu : notre port d’entrée sur le territoire fidjien. Nous avons encore attendu le passage des autorités sur le bateau pendant 36 heures, puis nous avons enfin posé le pied à terre.
Arrivée sur le territoire des îles Fidji ©Julie Leveugle
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